Travailler sur les réponses aux changements globaux nécessite une approche de recherche action participative, c’est à dire une recherche
sur les processus, par l’action et avec les acteurs locaux.
L’action participative c’est l’exercice de la démocratie.
Les sciences participatives peuvent être globalement définies par l’existence dune participation de volontaires à des démarches de recherche. Les dernières décennies ont vu laugmentation du nombre dinitiatives de ce type dans le monde, en particulier en astronomie, météorologie, ornithologie ou botanique. Cependant, alors que la nécessité de conduire des observations et de collecter des données dans le cadre de problématiques bien définies constitue la principale contribution des participants à ces recherches, les préoccupations environnementales plus récentes concernant la biodiversité et le changement climatique nécessitent dintégrer des dimensions sociale et politique qui impliquent de mieux définir les approches et le rôle des parties prenantes.
La Recherche Action Participative (RAP) prend ses racines dans ce type dapproches et s’est intéressée très tôt à la meilleure manière de les conduire (Chevalier et Buckles, 2013). Alors que les approches classiques sont basées sur la reproductibilité des démarches, l’objectivité des chercheurs et la définition de protocoles à priori, la RAP s’appuie sur l’expérience et l’histoire des communautés concernées, l’implication des co-chercheurs et l’évolution des questions et des analyses qui doivent rester significatives pour ceux qui participent.
Ses trois composantes (1) production de connaissances à partir de données empiriques, (2) engagement dans un objectif de prise de décision pour l’action, et (3) coopération avec des acteurs issus de la société civile ou dautres parties prenantes – sont diversement représentées dans les programmes de sciences participatives. Ainsi, des typologies en fonction de limportance de chaque composante ont pu être proposées (Storup et al. 2013 ; Gonzalez-Laporte, 2014). Ces différences engendrent des débats éthiques (qu’est-ce qui compte le plus de l’action, la participation ou la recherche ?), épistémologiques (quelle est la pertinence et la légitimité de ce qui est produit pour la recherche, la société, et l’individu qui participe ?), méthodologiques (quelles sont les outils les mieux adaptés à ces approches ?) et sociaux (participation des citoyens aux prises de décision ou participation des scientifiques aux débats publics ?).
Pour les chercheurs souhaitant utiliser ce type dapproche, le risque est grand de sempêtrer dans ces débats et pour faire avancer leurs programmes, ils doivent être capable de mobiliser le plus grand nombre de participants tout en respectant les positions de chacun (Boeuf et al. 2012). Pour cela, les réflexions et les outils développés dans le cadre de la RAP peuvent les aider à construire et développer les démarches les mieux adaptées comme nous avons pu le constater dans le cadre du GDR PARCS.
Les méthodes de RAP vont permettre de planifier des processus de recherche basés autant sur le dialogue que sur lanalyse de données et qui tentent de répondre à des questions que les gens se posent réellement au bon moment et avec les bon outils.
Ces questions peuvent faire partie dun problème ou dune recherche approfondie sur une problématique donnée, dune analyse de besoins, dun exercice de planification stratégique, dune analyse de risque ou dune étude de faisabilité.
Il est également possible de répondre à des questions de suivi et dévaluation telles que « quels sont jusqu’à maintenant les résultats ou les impacts de notre programme? A quel point le programme ou projet utilise-t-il bien les ressources? »
La recherche action concerne les projets qui ont pour finalité daméliorer les pratiques professionnelles à travers des cycles de réflexions et dactions mis qui peuvent très bien se faire sans les acteurs locaux.
La recherche participative peut être conduite par une coalition de chercheurs, acteurs locaux sans interventions et actions.
Les techniques de la RAP :
Une cinquantaine de techniques
Des variations simples ou plus sophistiquées
Cette approche souple répond à la nécessité de calibrage de loutils selon le contexte
Les 50 techniques danalyse sont regroupées autour de 3 points dentrée : les problèmes- les acteurs -les options.
Des variations simples ou plus sophistiquées pour sadapter aux attentes du public accompagné, d’ajuster les analyses diagnostiques à différents contextes en fonction du temps disponible et du public visé.
Elles sont organisés en module qui reflètent trois questions fondamentales applicables en tout temps:
– quels sont les problèmes auxquels les gens font face?
– qui sont les acteurs ou les parties prenantes affectées par la situation ou ayant la capacité dintervenir?
– quelles sont les options ou possibilité dactions?
Cette arborescence permet au chercheur de choisir des techniques les plus appropriées à la situation en tenant compte des questions et des préoccupations qui lui ont été transmises par la communauté partenaire.
Guide outil en ligne : Avec un panel des 20 outils les plus utilisés, accompagnés dune étude de cas décrivant une mise en situation dans des projets en situation réelle.
Ces témoignages permettent de visualiser lemboitement et larticulation de techniques qui vont permettre daccompagner le projet et la communauté dans son questionnement.