Porté par cinq organismes engagés, le dispositif expérimental CO3 accompagne la production de savoirs co-construits entre chercheurs et acteurs de terrain pour faire émerger des solutions innovantes dans le domaine de l’environnement.Cette initiative a pour but d’aider au changement de pratiques grâce à l’apport d’une recherche tournée vers l’action et la coopération.
LES ATELIERS DE CAPITALISATION
Actes du séminaire de capitalisation CO3 du 1er et 2 décembre 2022 :
Compte-rendu des ateliers de capitalisation : du 24 Mai 2023 (Montpellier) et du 07 Juin 2023 (Paris).
LES IMPACTS DES PROJETS CO3
Quels sont les impacts, retours et bénéfices des projets CO3 annoncés, prévus, visibles, attendus, et ceux non prévus et insoupçonnés au démarrage que vous avez finalement vécu, et expérimenté. Nous aimerions ainsi comparer les impacts prévus et non prévus. Voici les questions que nous nous sommes posés.
- Quels sont les impacts prévus et annoncés dans le projet de départ (projet déposé et ayant fait l’objet de la convention d’origine)?
- Quels sont les impacts non prévus, auxquels vous n’aviez pas pensé, qui ont finalement eu lieu et qui marquent finalement fortement le projet à mi-parcours ou en fin de projet ?
Au cours de l’atelier du 7 juin à Paris réunissant les représentants de 6 projets CO3, nous avons identifié, listé les impacts prévus et non prévus et nous avons créé six familles d’impacts regroupés dans les intitulés suivants.
1. PARTENARIAT
2. ENGAGEMENT, IMPLICATION, MOBILISATION
3. METHOLOGIES ET TECHNOLOGIES NOUVELLES,
4. CAPACITATION, MONTEE EN COMPETENCE
5. PRODUCTION DE CONNAISSANCE
6. NOUVEAUX ENJEUX
Ces 6 critères composent les rayons d’une roue radar. Nous souhaiterions que vous vous donniez une note ou un score pour chacun des critères ou rayons de la roue. Pour chacun de ces critères, nous vous demandons de vous noter de 0 à 5.
- 0 signifie que ce critère ou impact n’a finalement pas vu le jour et n’a pas été observé
- 5 que ce critère ou impact est bien présent et couvert par le projet.
Ces notes ou scores vous sont demandés deux fois, Une première fois pour recueillir les scores pour les impacts du projet tels qu’ils ont été prévus au démarrage et une seconde fois pour recueillir les scores de ce qui n’était pas prévu mais a finalement été effectif dans le projet. Les résultats de cette partie seront représentés sous la forme d’un diagramme radar du type de celui-ci.
DETAILS DES CRITERES
PA. CRÉATION ET RENFORCEMENT DE PARTENARIAT
Les partenariats sont formalisés dès le début. Ils sont évolutifs, équilibrés et dans la durée. Des liens horizontaux sont créés entre toutes les parties prenantes. Ces partenariats se font dans le mode bénéfice réciproque. Ils nécessitent une acculturation, une compréhension entre différents points de vue et modes de fonctionnement. Ils permettent d’accéder à des connaissances locales et de concilier des objectifs de recherche et des objectifs opérationnels. Une hybridation entre partenaires du type conventionnels et innovants et originaux émerge. Ces partenariats peuvent aboutir à des résultats inattendus. Le partenariat est dépendant des personnes elles-mêmes et pas des structures d’appartenance. Cette souplesse et ouverture d’esprit est une opportunité pour créer des nouveaux partenariats avec des associations innovantes et répondre à la pression des attentes qui pousse à être productif. Ils reposent sur des modes itératifs et résilients de relations.
MO. MOBILISATION, ENGAGEMENT, IMPLICATION,
Les projets doivent mettre beaucoup d’énergie dans la mobilisation, l’implication, l’engagement. Cette mobilisation repose sur un objet d’étude commun à tous (cormier, châtaigne, pain.) et l’intérêt que suscite la problématique de recherche et le rayonnement que cela pourra avoir sur les professions de chacun. Le nombre de personnes concernées et leur localisation est déterminant. Le changement des équipes, le temps d’appropriation des informations, la dispersion géographique, peuvent mettre en péril ces projets. Ce type de mobilisation se veut créatif. Plusieurs lieux, événements et opportunités sont utilisés pour mobiliser, impliquer, et embarquer les parties prenantes. Des façons de faire astucieuses et respectueuses du temps de chacun sont mobilisés.
ME. MÉTHODOLOGIES ET TECHNOLOGIES NOUVELLES,
Le projet a un impact en termes de développement de nouvelles méthodologies de recherche, de techniques d’animation et de technologies adaptées au contexte comme des applications numériques, des ateliers en distanciel, de la recherche en ligne. Cette constante adaptation aux aléas et à l’incertitude (COVID) nécessite d’être souple, créatif et de revoir nos compétences scientifiques et nos savoirs faire. Parmi ces approches innovantes on note la capacité à documenter les processus comme les journaux de bord, les notes d’étonnement. Il s’agit aussi de saisir des opportunités au vol et de se greffer sur des événements existants dans des lieux publics avec le souci d’éviter de planifier des rencontres nouvelles qui prennent du temps sur le temps contraint de chacun. Les méthodologies se bricolent au fur et à mesure. Elles sont bien souvent co -construites, itératives, évolutives. Les entretiens peuvent être menés de concert et en mode collectif. La co construction des questions de recherche peut se faire HORS projet et avec des méthodes simples (chaises musicales). Les binômes chercheurs/acteurs permettent un temps de récit réflexif ? Ces approches ascendantes et co-construites s’inspirent de nombreuses méthodes revisitées et adaptées comme celles de l’éducation populaire. Les travaux de cartographie des jardins ont créé des échanges passionnants avec les jardiniers. Les chercheurs deviennent intéressés par les récits de vie des paysans qui sont à leur tour valorisés et promus. Des entretiens de pré chauffe peuvent préparer les “vrais” entretiens. Ces méthodes personnalisées demandent plus de temps. Les méthodologies deviennent contributives (ateliers cuisines, formations).
4. CA. CAPACITATION, MONTEE EN COMPETENCE, TRANSFORMATION
Les projets s’appuient sur une montée en compétence de tous les acteurs et chercheurs. Et pas seulement par des ateliers de formation. Mais aussi par une acculturation mutuelle qui génère des envies de monter d’autres projets. Les postures des chercheurs et des citoyens changent dans un projet de RAP. Les membres du consortium gagnent en expérience sur l’animation et la co construction. Des métiers nouveaux apparaissent de médiateurs, intermédiateurs. Les facilitateurs apprennent à créer du lien et du liant et combiner plusieurs disciplines (SHS et sciences de la vie et de la terre) et à faire circuler des connaissances. Le temps de collecte et de valorisation peut se combiner sur plusieurs projets. L’accent est sur la transmission, la formation d’étudiants et la valorisation de leurs travaux de recherche comme les mémoires de master. Des ateliers de formations aux habitants dans une perspective d’insertion. Un phénomène d’adoption voit le jour sous la forme d’une appropriation des chercheurs par les citoyens “c’est NOTRE chercheur”. Les acteurs impliqués (ex : paysans) deviennent capables de faire des entretiens et de faire des comptes rendus et en sont fiers.
PR. PRODUCTION DE CONNAISSANCES NOUVELLES et de nouvelles formes de valorisation
Le projet a produit des connaissances nouvelles ou amélioré et affiné les connaissances déjà acquises et développé des modes de valorisation collective originale pour partager ces nouveaux savoirs et les mettre en valeur. Les résultats des enquêtes ne portent plus sur nos idées pré conçues (constat et étonnement) mais sur les modes d’apprentissage mutuels et collectifs. Les chercheurs et paysans ont chacun appris des métiers et actions des autres (capacitation). La production de savoirs porte de plus en plus sur l’expérimentation, et pas seulement sur les résultats, la confirmation ou l’infirmation d’hypothèses. Les membres du projet acquièrent une meilleure connaissance de l’appropriation du métier de facilitateur de l’action commune et des connaissances sur les nouveaux métiers (intermédiation) : les enjeux, le cadre, le recul. Et des meilleures connaissances sur les thématiques des projets elles-mêmes (ex : gouvernance agri alimentaire en territoire, gouvernance territoriale… Les livrables peuvent être aussi techniques. La communication des résultats se fait via des canaux non académiques co-construit avec les associations et via leurs compétences. La valorisation se sert aussi des rapports satellites et des
mémoires de M2.Les parutions se font aussi côtés acteurs et pas seulement côtés chercheurs.
EN. NOUVEAUX ENJEUX
Le projet a permis d’identifier des nouveaux enjeux et de rebondir sur d’autres problématiques, de
mettre le doigt sur des aspects précis : les aspects psychologiques (affectif). Des enjeux humains et sociologiques sont remontés : la difficulté de mobiliser les parties prenantes, le temps long que la co construction nécessite, la posture des chercheurs, les enjeux de la gouvernance qui peuvent s’appliquer à d’autres thèmes, le questionnement sur la transversalité des choses. Les opportunités de faire un nouveau projet avec un des partenaires. Les chercheurs peuvent arriver à convaincre leur institut de recherche (IRD) d’inscrire le campus dans l’écosystème social, environnemental et géographique. Une Association et un Lab3s a été créé par l’IRD pour ça sur “sols, savoirs, saveurs”. On réintroduit l’interdisciplinarité et on remet de la transversalité dans les labos et les enseignements. Ces nouveaux enjeux sont : numérique (robot, IA), technologique (appropriation et co construction d’une d’application de smartphone, relation et prendre soin de sa machine). Les résultats vont au-delà des thèmes du projet (alimentation, animation, appropriation, co-design, fierté, soin). Ils s’inscrivent dans une interaction durable (poursuivre la relation). Les impacts sont aussi culturels (éducation au goût, dégustation, ANEG, savoirs et saveurs,sensorialité, cuisine contributive). Des questions nouvelles de recherche émergent. Des nouvelles pistes d’actions émergent comme : des opportunités locales de faire avancer les réflexions autour des politiques agricoles territoriales, de revoir les Impacts économiques (insertion, économie contributive, création de monnaie locale), de repenser les Impacts sur la santé (ateliers,épiceries solidaires, nutriscore) et d’apporter de nouvelles réponses aux préoccupations des jardiniers vis à vis du sol. Et enfin sur la circulation de connaissances (échange technique avec des acteurs de territoires, définition de question)